La peste noire prend la population au dépourvu et elle sera le point de départ des administrations de santé en Europe. Ce n'est que pendant la troisième pandémie de peste que les hypothèses d'origines surnaturelles ont été définitivement rejetées. Mais si les conditions sont réunies, la bactérie se propage à un rythme tel qu'elle tue ses hôtes rongeurs, forçant les puces à trouver des nouveaux hôtes - les Hommes. Pour les trois religions monothéistes, le respect du mort est essentiel, la promesse de vie éternelle et de résurrection dissuade en fait toute crémation ou autre forme de destruction de l'intégrité corporelle. Les grandes villes commerciales ont été infectées en premier, et de là la peste a irradié vers les villes et villages voisins, d'où elle s'est propagée jusque dans les campagnes. Même sans tous ces facteurs, la peste aurait sans doute avancé sur plus de 1,5 km par jour dans les terres. La peste noire désigne une pandémie de peste bubonique qui sévit en Europe au 14e siècle, de 1347 à 1352, tuant entre 25 et 45 millions de personnes en Europe, près d'un tiers de la population européenne, particulièrement dans les villes. Il évoquera à plusieurs reprises ces événements tragiques, notamment dans la Muqaddima (traduite en Prolégomènes)[53] : « Une peste terrible vint fondre sur les peuples de l'Orient et de l'Occident ; elle maltraita cruellement les nations, emporta une grande partie de cette génération, entraîna et détruisit les plus beaux résultats de la civilisation. Le premier savoir biomédical moderne sur la peste se base sur les travaux menés dans la première moitié du XX siècle, à savoir ceux sur la troisième pandémie de peste, dite peste de Chine ou peste de Hong Kong. Cette idée est également reprise par Kim Stanley Robinson dans Chroniques des années noires, mais dans cette uchronie c'est la totalité des habitants de l'Europe qui périt, entraînant, de la même façon que dans le roman précédent, une histoire complètement différente de celle que l'on connaît. Des indices, notamment examinés par le programme de recherche GLOBAFRICA de l'Agence nationale de la recherche française, laissent cependant penser qu'on a sous-estimé la présence et les effets de l'épidémie dans la zone subsaharienne médiévale[36]. Nombre d'entre eux fuient vers l'est, en Pologne et en Lituanie. Cependant ces groupes restaient extrêmement marginaux, la plupart des chrétiens firent face au fléau par une piété redoublée, mais ordinaire et encadrée par un clergé qui réprouvait les excès[71]. Cette mort figurée perd ses références chrétiennes en rapport avec le péché et le salut. En effet, elle sévit encore de nos jours en Afrique, en Asie et en Amérique. À Akrokrowa (Ghana) les archéologues ont trouvé une communauté agricole médiévale très développée qui a subi un effondrement démographique au moment même où la peste noire ravageait l'Eurasie et l'Afrique du Nord, puis des découvertes similaires ont été faites dans le cadre du projet GLOBAFRICA pour des périodes situées au XIVe siècle à Ife (Nigeria chez les Yorubas), de même sur un site étudié à Kirikongo (Burkina Faso) où la population semble avoir été brutalement divisée par deux durant la seconde moitié du XIVe siècle. Le siège fut levé, faute de combattants valides en nombre suffisant : Génois et Mongols signèrent une trêve. Début février, la peste atteint Montpellier puis Béziers. Le tournant décisif est pris en 1832 par Justus Hecker (voir section précédente) qui insiste sur l'importance radicale de la peste noire comme facteur de transformation de la société médiévale. Les historiens s'entendent pour estimer la proportion de victimes entre 30 et 50 % de la population européenne, soit entre 25 et 45 millions de personnes[42]. Michel Vovelle 1983, op. Le phénomène se retrouve en 1414 à Strasbourg pour se répandre en Allemagne, il se répète en 1463 à Metz[72]. . C'est le thème du triomphe de la mort, dont les représentations les plus célèbres sont celles du palais Sclafani à Palerme, et Le Triomphe de la Mort de Brueghel[102]. D'autres massacres ont lieu en Navarre et en Castille. Sa chronique s'arrête en 1346, mais elle est poursuivie par son frère Matteo Villani avec le récit détaillé de cette épidémie. Plus récemment (depuis le dernier quart du XXe siècle), les historiens ont tendance à déplacer l'origine de la peste noire vers la mer Noire et le sud de la Russie, réduisant la distance du trajet de la peste noire. Des auteurs plus modernes situent l'origine sur les pentes sud de l'Himalaya, en surinterprétant le témoignage d'Ibn Battûta sur une épidémie sévissant à Mathura en 1332 (confusion probable avec Matrah selon Jean-Noël Biraben, en 1975)[23]. Depuis, l'archéologie s'est alliée à l'histoire et à la génétique, plaidant pour une possible dévastation de la zone subsaharienne par la peste à l'époque médiévale. Les règlements de l'époque indiquent que l'on devait enterrer les cadavres de pestiférés au plus tard six heures après la mort. En Scandinavie, on accuse aussi les Juifs d'empoisonner les puits, mais il n'y a pas de Juifs en Scandinavie. modifier - modifier le code - modifier Wikidata. Ces trésors sont identifiés par leur lieu de découverte, leur datation et la présence caractéristique de bagues juives de mariage[70]. Les proches du mort mettaient ensuite quelques jours à comprendre la cause du décès, et le temps qu'ils prennent pleinement conscience du danger, il était trop tard. Contre l'air empoisonné, on se défend par des fumigations de bois ou de plantes aromatiques. Par exemple, en tapisserie la Tenture de l'Apocalypse, dans l'art des vitraux, ceux de la cathédrale d'York[99]. La proximité de la peste limite les opérations (évitement des zones où la peste sévit). D'abord pour les évaluer, l'habitude sera prise de recensements réguliers, avant et après chaque épidémie. Ils ont pour but, soit d'empêcher la pénétration du poison, soit de faciliter sa sortie. La tâche est extrêmement dangereuse pour les porteurs de morts, qui viennent bientôt à manquer. Les remèdes visent à expulser le poison, ce sont les émétiques, les purgatifs, les laxatifs, ce qui épuisait les malades plus qu'autre chose. La peste noire n'est plus un séparateur radical ou une rupture totale dans l'histoire européenne. Selon Meiss[96], les thèmes optimistes de la Vierge à l'enfant, de la Sainte Famille et du mariage laissent la place à des thèmes d'inquiétudes et de douleurs[97], comme la Vierge de pitié qui tient, dans ses bras, son fils mort descendu de la croix[93], ou encore celui de la Vierge de miséricorde ou « au manteau » qui abrite et protège l'humanité souffrante[98]. L'Empire byzantin est durement touché lui aussi par la peste, il connaîtra 9 vagues épidémiques majeures du XIVe siècle au XVe siècle (de 1347 à 1453) d'une durée moyenne de trois ans espacées d'une dizaine d'années. Plusieurs sont les maladies qui ont fait des ravages dans le monde à travers l’Histoire. Plus tard, les conseils municipaux engageront des troupes spéciales chargées de garder, en temps de peste, les villes désertées par leurs habitants[87]. Son réservoir d'origine est constitué de nombreuses espèces de rongeurs sauvages, ou commensaux comme le rat. Dès le XIIIe siècle, des thèmes macabres apparaissent comme le Dit des trois morts et des trois vifs sur des fresques ou des miniatures, où de jeunes gens rencontrent des morts-vivants qui leur parlent : « nous avons été ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes ». François de Lannoy 2016, op. Les thèmes millénaristes sont mis en avant : ceux de la fin des temps, de l'Apocalypse et du jugement dernier. En Asie, les foyers les plus actifs sont en Chine. Le commerce et la guerre contribuent à propager la peste, les hommes finissant par intégrer la peste comme une part de leur vie[29]. Cette troisième pandémie a donc servi de modèle pour expliquer la peste noire (début de la deuxième pandémie de peste)[18]. C'est après avoir ravagé l'Égypte, le Maghreb et l'Espagne qu'elle se répand finalement en Europe[34]. Cette année-là, lors de la peste de Justinien, une image de la vierge censée peinte par saint Luc, promenée dans Rome, dissipa aussitôt la peste. Par conséquent, dans ce contexte, il y avait diverses croyances religieuses: Peste – une punition pour les péchés des gens ordinaires, la désobéissance, mauvaise attitude envers les gens proches, le désir de céder à la tentation. Cette pandémie touche l'Eurasie, l'Afrique du Nord et peut-être l'Afrique subsaharienne. En Espagne, la peste aurait décimé de 30 à 60 % des évêques[51]. Le taux de mortalité moyen — environ trente pour cent de la population totale et soixante à cent pour cent de la population infectée — est tel que les plus faibles périssent rapidement, et le fléau ne dure généralement que six à neuf mois. Son nom lui a été donné par les historiens modernes ; elle n'est ni la première ni la dernière pandémie de peste, mais c'est la seule à porter ce nom. De nombreux villages furent abandonnés, les moins bonnes terres retournèrent en friche et les forêts se redéveloppèrent. Un autre facteur est l'importance des communautés médicales juives en Provence. Entre 2010 et 2015, 3248 cas de peste ont été enregistrés dans le monde, dont 584 mortels. Ces changements évoquent ceux observés ailleurs, dont dans les îles britanniques lors de la peste justinienne du VIe au VIIIe siècle[36]. L'infection s'est propagée facilement parce que les rats étaient attirés par l'activité humaine, et particulièrement par les vivres conservés dans les granges, les moulins et les maisons. Durant le XVIe siècle, ces règlements sont codifiés par les parlements provinciaux, ajustés et précisés à chaque épidémie au cours du XVIIe siècle. La France ne retrouva son niveau démographique de la fin du XIIIe siècle que dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Le taux de mortalité de la peste sous La Peste Noire Une puce infectée par le bacille de la peste, en noir. Sur ces bases a fleuri la Renaissance, marquant les débuts de l'Europe moderne. L'hypothèse de l'Asie centrale, en particulier les territoires mongols de la Horde d'Or, est le plus souvent développée, car elle s'appuie sur des données archéologiques (épitaphes de cimetières nestoriens) dans le Kirghizistan, autour du lac Yssik Koul, datant de 1338-1339[26]. Dans les régions très froides et sèches, l'épidémie a ralenti jusqu'à être endiguée, ce qui explique pourquoi l'Islande et la Finlande comptaient parmi les rares endroits où la peste a fait peu de ravages. Enterrement de victimes de la peste à Tournai. Il y a eu un important exode rural vers des villes revigorées par l'énergie commerciale. Les sources documentaires sont assez éparses et couvrent généralement une période plus longue, mais elles permettent une approximation assez fiable. Galina Eroshenko et al. Conséquences démographiques et socio-économiques, « un si grand nombre de gens que personne n'a été laissé pour enterrer les morts », « C'est à peine exagérer que de dire que, jusqu'à 1350, on n'a point su comment représenter la mort, parce que la mort n'existait pas, Mais, par exemple, « mort noire » est utilisé pour le titre de. La peste est l'occasion d'interrompre la guerre de Cent Ans (prolongation de la trêve de Calais en 1348), mais elle n'en change guère le cours en profondeur[39]. Alexandrie qui comptait encore 13 000 tisserands en 1394, n'en compte plus que 800 en 1434[55]. Leurs confessions provoquent la fureur de la population qui se livre à des massacres et à des expulsions. Près de 50 000 cas humains de peste ont été déclarés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 1990 et 2015 par 26 pays d’Afrique, Asie et Amérique. En 1347, un voilier amarré dans un port méditerranéen a libéré sans le savoir l'un des agents pathogènes les plus meurtriers de l'Histoire. On n'avait pas non plus retrouvé dans ces régions de grandes « fosses à peste » comme en Europe. Baptisée Yersinia pestis, la bactérie était transportée par les puces proliférant sur les rats et autres petits rongeurs. En France, la production céréalière et celle de la vigne chutent de 30 à 50 % selon les régions[38]. « Peste noire » – une maladie qui fait peur aux gens avec son incertitude. L'Angleterre est touchée le 24 juin 1348. En décembre, elle est apportée à Calais depuis Londres. Normalement, cela se produit dans un cycle fermé entre les puces et les rongeurs. Les antidotes minéraux sont des pierres ou métaux précieux, décapés ou réduits en poudre, pour être avalés en jus, sirop, ou liqueur : or, émeraude, perle, saphir[76]. Avec Hans Baldung (1484-1545) apparaît le thème de la femme nue au miroir où la mort montre un sablier. Selon les sources, la peste noire aurait fait entre 75 et 200 millions de morts au XIVe siècle[43],[44] ; les sources académiques attribuent le chiffre de 200 millions de morts à l'ensemble des trois pandémies mondiales de peste, de la peste de Justinien (541-767) jusqu'au début du XXIe siècle[45],[46]. Cette mortalité par peste est sans commune mesure avec les pertes militaires au combat (une armée de plus de dix mille hommes est exceptionnelle à l'époque). À une époque de commerce maritime croissant, les denrées et les marchandises étaient transportées sur des distances toujours plus grandes d'un pays à l'autre, et les rats et les puces dont ils étaient porteurs voyageaient avec eux - parcourant … Dans les villes allemandes, les massacres précèdent l'épidémie, ce qui indiquerait qu'ils étaient censés apaiser la colère divine[68]. Au niveau mondial, il faut ajouter les morts de l'empire byzantin, du monde musulman, du Moyen-Orient, de la Chine et de l'Inde, dont les données sont peu connues. Les effets de la catastrophe étaient visibles dans tous les domaines de la vie. La médecine galénique, basée sur la théorie humorale, privilégiait les remèdes internes, mais dès le début de la peste noire, elle tend à être supplantée par une théorie miasmatique basée sur un « venin » ou « poison ». Le bilan humain en Méditerranée orientale est difficile à évaluer, faute de données fiables (manque de données démographiques, difficulté à interpréter les chroniques)[29]. Le poison de la peste pénètre le corps à partir de l'air infect ou par contact (personne ou objet). En octobre, les massacres continuent dans le Bugey, à Miribel et en Franche-Comté[60]. En Languedoc, à Narbonne et Carcassonne, des Juifs sont massacrés par la foule. Lorsque les violences s'approchent des régions rhénanes, durant l'hiver 1348-1349, les familles juives d'Allemagne cachent monnaies et objets précieux dans ou autour de leur maison. Un autre variant de la bactérie (aujourd'hui disparu) avait déjà sévi dans l'ouest de l'Afrique et peut-être même au-delà. Cette maladie peut être très grave chez l’homme avec un taux de létalité de 30% à 60% en l’absence de traitement. La mort, elle, frappait trois à cinq jours plus tard. Le clergé parvient à les contrôler en les conduisant en pèlerinage[72]. Lorsque la maladie est diagnostiquée à temps, les antibiotiques et le traitement symptomatique sont efficaces pour la guérir. D'autres citaient des phénomènes naturels : éruptions volcaniques et tremblements sismiques libérant des gaz mortels. Des sources contemporaines citent des taux de mortalité effrayants : 80 % des conseillers municipaux à Florence, 75 % à Venise, etc. En juillet, le roi de France Philippe VI fait traduire en justice des Juifs accusés d'avoir empoisonné les puits. La médecine du XIVe siècle était impuissante face à la peste qui se répandait. La période d'incubation était très longue, oscillant entre 16 et 23 jours avant l'apparition des premiers symptômes. Une fois l'épidémie de peste constatée, les marchands génois ont paniqué et ont fui, emportant la maladie avec eux en Italie. Mais c'est la peste qui a le plus marqué les cÅurs du sceau de la terreur. Au milieu du XIV e siècle, un fléau ravagea l’Occident, provoquant une saignée démographique impressionnante : la peste. Les bains chauds, les activités physiques qui provoquent la sudation comme les rapports sexuels sont déconseillés, car ils ouvrent les pores de la peau rendant le corps plus vulnérable aux venins aériens. A bord, en plus de sa cargaison et des passagers se trouvaient des petits clandestins : des rats noirs infestés de puces porteurs de la peste bubonique. Au plus fort de l'épidémie, Damas perd environ 1 200 habitants par jour et Gaza est décimée. L'application de ces mesures dépend d'un « bureau de santé » composé de plusieurs personnes ou d'une seule dite « capitaine de santé », le plus souvent dotés d'un pouvoir dictatorial en temps de peste. Le manque d'hygiène général et notamment la stagnation des eaux usées dans les villes, la présence de marais dans les campagnes favorisèrent également leur propagation. Ils le faisaient dans des conditions non stériles, occasionnant souvent des surinfections. Ken Follett représente bien les conséquences de la peste noire dans son roman Un monde sans fin où les habitants de la ville fictive de Kingsbridge doivent affronter l'épidémie. -, suit la route de la Soie et atteint la Mer Noire. C'est aussi la première pandémie à avoir été bien décrite par les chroniqueurs de l'époque. En même temps, ces chercheurs ont accès à de nouvelles sources locales officielles et semi-officielles, avec l'arrivée dans la deuxième moitié du XXe siècle de démographes, d'épidémiologistes et de statisticiens[13]. Dès lors, l'épidémie de peste s'étendit à toute l'Europe du sud au nord, y rencontrant un terrain favorable : les populations n'avaient pas d'anticorps contre cette variante du bacille de la peste, et elles étaient déjà affaiblies par des famines répétées[31], des épidémies[32], un refroidissement climatique sévissant depuis la fin du XIIIe siècle, et des guerres[33]. Sur les lieux où la peste s'arrête ou se termine, des chapelles ou autres petits édifices dédiés (chapelles votives, oratoires…) sont construits invoquant ou remerciant la Vierge, des saints locaux, Saint Sébastien ou Saint Roch[95]…. Venise adopte le même système la même année en portant le délai à 40 jours, comme Marseille en 1383. À ce culte s'ajoute celui des saints protecteurs de la peste : saint Sébastien et saint Roch[80]. Pour les plus lettrés, les seules références connues pouvant s'en rapprocher étaient la peste d'Athènes et la peste de Justinien. Leurs biens, voire leur maison, sont souvent brûlés. Des femmes et jeunes filles se mettent à danser devant un tableau de la Vierge[72]. Alors que la maladie se propageait, les Mongols auraient selon certains écrits délibérément jeté des cadavres infestés par-dessus les murs. Les historiens et les scientifiques se sont demandés comment la peste noire avait pu à ce point se propager sur une si vaste zone en si peu de temps. La peste touche particulièrement Constantinople, le Péloponnèse, la Crète et Chypre. Selon J.N. En 1348, c'est le cas d'Orvieto et d'Avignon. Dans son ouvrage initial de 1832, Hecker dresse la liste des explications de l'emploi de l'adjectif « noir » : le deuil continu, l'apparition d'une comète noire avant l'épidémie, le fait qu'elle ait d'abord frappé les Sarrasins (à peau foncée), la provenance apparente de pays à pierres ou de terres noires, etc.[1]. Pour étayer cette hypothèse, de l'ADN ancien est cependant encore nécessaire[36]. La plupart des preuves indiquent que la peste noire est la principale souche bubonique de la peste, largement répandue par les rats infestés de puces sur les bateaux. Hormis peut-être le mal des ardents, qui est dû à une intoxication alimentaire, la plupart de ces épidémies coïncidèrent avec les disettes ou les famines qui affaiblissaient l'organisme. En France, entre 1340 et 1440, la population a décru de 17 à 10 millions d'habitants, une diminution de 41 %. La peste noire se répandit comme une vague et ne s'établit pas durablement aux endroits touchés. Le repeuplement des grandes villes se fait aux dépens des campagnes, dans un contexte de disettes et de crises économiques et monétaires. Elle tue entre 30 et 50 % des Européens en cinq ou six ans (1347-1352), faisant environ 25 millions de victimes. Ce n'est pas le cas en Savoie qui, au mois d'août, devient le théâtre de massacres. Elle se transmet principalement par piqûre de puce. De nombreux trésors furent enterrés ou emmurés, puis abandonnés à la mort ou la fuite de leurs propriétaires. Le 6 juillet, le pape Clément VI d'Avignon proclame une bulle en faveur des Juifs, montrant que la peste ne fait pas de différences entre les Juifs et les chrétiens, il parvient à prévenir les violences au moins dans sa ville. Le 20 août 1348, elle se déclare à Paris. La maladie se caractérise par un état fébrile aigu et des symptômes systémiques : fièvre brutale, maux de têtes, état de faiblesse généralisé, vomissements, nausées, frissons. Quelques auteurs ont alors proposé d'autres hypothèses : la peste noire serait une maladie du charbon, une fièvre hémorragique virale pulmonaire, voire « toute maladie autre que la peste bubonique transmise par puce du rat ». Les contre-poisons utilisés sont des herbes telles que la valériane, la verveine, ou des produits composés complexes connus depuis l'Antiquité comme la thériaque. Au plus haut de l'épidémie, la peste s'est propagée plus rapidement, plus largement et plus brutalement qu'aucune autre maladie jusqu'alors. La dernière modification de cette page a été faite le 12 février 2021 à 14:08. Nous n’avons la preuve que la «peste noire» a bien été causée par le bacille yersinia pestis que depuis une dizaine d’années. D'autres registres, comme celui de l'église Saint-Nizier de Lyon, confirment l'ordre de grandeur de Givry (30 à 40 %)[49]. Ils sont souvent ivres, voleurs et pilleurs. La peste marque également la peinture. Elle est considérée comme la première pandémie de peste ; sa disparition au VIIIe siècle reste énigmatique[7]. Rattus rattus est le réservoir de la peste bubonique, dont le bacille est transmis à l'Homme via des puces, elles autochtones d'Europe. Un ange pointe du doigt un pécheur, victime (non représentée) de la peste dans une peinture du XVe siècle. Dès 1348 (première année de la peste noire) plusieurs villes italiennes se dotent d'un règlement de peste : Pistoie, Venise, Milan, Parme... comme Gloucester en Angleterre. En Italie, il est communément admis par les historiens que la peste a tué au moins la moitié des habitants. Nombre de ses effets et de ses conséquences étaient déjà en cours dès le début du XIVe siècle ; ces tendances ont été exacerbées et précipitées par l'arrivée de l'épidémie. Cependant, les estimations de population entre 1300 et 1450 montrent une diminution située entre 45 et 70 %. Apparu en Italie et en France, ce thème se répand et se développe jusqu'au XVIe siècle. Pour les chroniqueurs musulmans andalous, comme Ibnul Khatib de Grenade, l'épidémie vient de Chine. À la fin du XIIIe siècle, quelques villes italiennes engagent des médecins pour soigner les pauvres (en dehors des œuvres de charité de l'Église). La culture des terres s'arrêta, faute d'hommes ; les villes furent dépeuplées, les édifices tombèrent en ruine, les chemins s'effacèrent, les monuments disparurent ; les maisons, les villages, restèrent sans habitants ; les nations et les tribus perdirent leurs forces, et tout le pays cultivé changea d'aspect[54]. La peste est une anthropozoonose, c'est-à-dire une maladie commune aux humains et aux animaux, causée par le bacille Yersinia pestis, découvert par Alexandre Yersin de l'Institut Pasteur en 1894. Il est suivi en cela par nombre de chercheurs qui abordent la peste à différentes échelles spatio-temporelles, pas forcément centrées sur la peste noire du milieu du XIVe siècle, la plus connue du grand public. Aujourd'hui, la maladie sévit toujours, surtout à Madagascar. Contrairement à la peste de Justinien, qui fut essentiellement bubonique, la peste noire, due aussi à Yersinia pestis[9], a pu revêtir deux formes : principalement bubonique[10],[11], mais aussi pulmonaire[12], selon les circonstances. Par leur nombre, les morts ont posé un problème aigu au cours de la peste noire. La main-d'œuvre vint à manquer et son coût augmenta, en particulier dans l'agriculture. L’Afrique subsaharienne est actuellement la partie du monde la plus touchée, avec la République Démocratique du Congo, l’Ouganda et surtout Madagascar qui est le pays qui recense le plus de cas humains de peste au monde (entre 250 et 500 cas par an). Dans le langage médical français, jusqu'aux années 1970, le terme peste noire désignait plus particulièrement les formes hémorragiques de la peste septicémique ou de la peste pulmonaire[6]. La glande lymphatique enflammée était largement connue sous le nom de bubon, donnant naissance au terme de peste bubonique. Les premiers isolements préventifs (quarantaine) apparaissent à Raguse en 1377, tous ceux qui arrivent d'un lieu infecté doivent passer un mois sur une île avant d'entrer dans la ville. Des familles préfèrent enterrer leurs morts dans leur cave ou jardin, plutôt que d'avoir affaire à eux[84]. Au début du XXIe siècle, Black Death reste le nom habituel de cette peste médiévale pour les historiens anglais et américains. En dernière ressource on utilise la main-d'œuvre forcée : prisonniers de droit commun, galériens, condamnés à mort… à qui on promet grâce ou remises de peine. Le Moyen Âge fut traversé par de nombreuses épidémies, plus ou moins virulentes et localisées, et souvent mal identifiées (incluant grippe, variole et dysenteries)[2] qui se déclenchèrent sporadiquement.
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